Ainsi faudrait-il dépolitiser le football. C’est Emmanuel Macron lui-même qui, en plein débat sur le boycott de la Coupe du monde au Qatar, avait condamné les récupérateurs de tous poils. «Ces questions, il faut se les poser quand on attribue l’événement», affirmait le coach de tout une nation. Il conclut ensuite la causerie d’un ton un peu techno : «C’est une très mauvaise idée de politiser le sport.» Evidemment, quiconque a assisté dans sa vie à une cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, un match de Coupe du monde, à une remise de médaille en or ou en plastique, bref, à n’importe quel cirque politico-sportif n’a pu s’empêcher de pouffer dans sa manche. Ces déclarations ont depuis été – à juste titre – la cible des railleries.
«Que faisiez-vous au temps chaud ?» rétorquions-nous alors en chœur à la cigale distraite qui se vantait à l’occasion de son amitié avec Kylian Mbappé et promettait, entre deux sprints, d’assister aux matchs de l’équipe de France dès les demi-finales du Mondial et de revenir, espérait-elle, pour la finale. Défendre l’apolitisme du sport ? N’est-ce pas le comble de la récupération politique, justement, monsieur le Président ? En effet, rien de plus précieux pour un homme politique qu’un sujet «apolitique». Rien de plus politique, donc, que l’apolitisme. Faut-il dépolitiser le football ? La question est bof, en vrai. Permettez-nous de vous la retourner : ne faudrait-il pas, plutôt que de vouloir vainement dépolitiser le football,