JO de Paris 2024 : Anne Hidalgo répond à la polémique sur l'évacuation des sans-abri

Près de 7 000 personnes ont déjà été évacuées hors de Paris en 2022. L'édile a annoncé la mise en place d'une Nuit de la solidarité estivale pour faire un point sur la situation.

Lors des questions d'actualité du Conseil de Paris mercredi 7 juin 2023, l'épineux sujet de l'hébergement d'urgence lors des JO a été soulevé.
Lors des questions d’actualité du Conseil de Paris mercredi 7 juin 2023, l’épineux sujet de l’hébergement d’urgence lors des JO a été soulevé. (©MAM / actu Paris)
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Faire place nette pour les Jeux olympiques de Paris. Ces dernières semaines, plusieurs sujets ont soulevé de vives critiques sur les contrecoups sociaux qui se profilent derrière l’événement mondial. Délocalisation des personnes sans-abri en région, étudiants invités à quitter leur logement Crous pour l’été 2024, pénurie des hébergements d’urgence dans la capitale… Lors du Conseil de Paris, mercredi 7 juin 2023, la maire Anne Hidalgo et le préfet de Police Laurent Nuñez a répondu aux interrogations soulevées lors des questions d’actualité.

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« Les JO, prétexte pour réduire l’hébergement d’urgence à Paris ? »

« Les Jeux olympiques ne doivent pas cacher la misère, déplacer les pauvres. Les personnes sans-abri ne sont pas des balluchons que nous pouvons balloter à travers la France », s’est indigné Nicolas Bonnet-Ouladj, président du groupe communiste et citoyen de Paris, au sujet du dispositif mis en place par le gouvernement visant à délocaliser en région les personnes sans-abri d’Île-de-France.

« Notre groupe est attaché à ce que les JO soient des Jeux populaires« , a martelé l’élu, craignant que les olympiades ne deviennent « un prétexte pour réduire l’hébergement d’urgence ».

« La région parisienne a déjà perdu 5 000 places depuis 2022, alors que le 115 ne peut loger que 15 % de ces demandes d’urgence, et que 66 % sont des familles avec enfants », a souligné Nicolas Bonnet-Ouladj, s’adressant à Anne Hidalgo : « Nous nous interrogeons sur la stratégie de l’hébergement d’urgence à Paris. » 

Des moyens « pas à la hauteur »

« Nous sommes dans une situation que nous subissons », a répondu Léa Filoche, adjointe à la maire de Paris en charge des solidarités, rappelant que l’hébergement d’urgence relève des compétences de l’État. « Nous n’avons pas choisi que les moyens alloués à hébergement d’urgence ne soient pas à la hauteur et que les JO prennent le risque de faire percuter toute l’action politique de la ville de Paris ».

Il faut des moyens supplémentaires, et anticiper mieux les grands événements sportifs, culturels, les pressions foncières, la spéculation, les flux migratoires, les crises sociales », a listé l’adjointe.

Une Nuit de la solidarité estivale

En réponse aux questions soulevées, Anne Hidalgo a annoncé la mise en place d’une Nuit de la solidarité qui se tiendra pour la première fois durant l’été 2023. Jusqu’ici organisé une fois par an en hiver, ce dispositif décompte le nombre de personnes sans domicile de la capitale.

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« Cela nous permettra de voir où nous en sommes », a détaillé l’édile, évoquant également la création de 40 places d’hébergement d’urgence sur le projet du TEP Ménilmontant. « Il nous faut aussi travailler avec les autres villes sur la répartition des personnes, et ne pas créer un mauvais fantasme autour des Jeux qui seraient là pour exclure les personnes sans domicile », a appelé Anne Hidalgo.

« Une situation préexistante aux JO » 

« Le système d’hébergement urgence est très saturé en Île-de-France et particulièrement à Paris, c’est une situation prééexistante aux JO » a tenu à rappeler le préfet de Police Laurent Nuñez, évoquant une « hausse des moyens consacrée ces dernières années ». « Les capacités d’hébergement d’urgence sur la région Île-de-France ont augmenté de 42 % en 5 ans, pour atteindre 118 000 places fin 2022, tous dispositifs confondus. »

Le préfet de Police a fait un point sur les opérations de mise à l’abri organisées par la Préfecture de Région Île-de-France vers la province, destinées à « traiter de grands campements dans l’espace parisien ».

Au total en 2022, 6 668 personnes, essentiellement des hommes isolés, ont été pris en charge dans le cadre de 19 opérations de déplacement vers d’autres régions, qui ont nécessité l’ouverture, en avril 2023, de « sas », des structures d’accueil temporaires. Chaque semaine, ce sont 150 personnes qui peuvent être orientées depuis l’Île-de-France vers ces centres pour être mises à l’abri » pour trois semaines maximum. Ils feront l’objet d’une évaluation sociale et administrative destinée à les orienter vers la prise en charge la plus adaptée, a détaillé Laurent Nuñez.

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