« L’engagement associatif sportif : une action citoyenne »

L’amphithéatre du CREPS Pays de la Loire était plein lundi dernier (le 5 décembre) lors de la journée internationale du bénévolat pour échanger sur les clés de l’engagement associatif. Prés de 180 personnes avaient répondu à l’invitation du CROS des Pays de la Loire pour venir débattre d’un thème certes pas nouveau mais combien d’actualité : « L’engagement associatif sportif : une action citoyenne »

J’avais été invité à lancer les débats avec une présentation d’une heure dont le thème était : Un engagement pour quel club sportif ? Objectif prendre de la hauteur et essayer d’imaginer la place du club de demain dans un contexte marqué par la confirmation de tendances lourdes et une gouvernance sur les territoires qui patine.

Mon intervention est disponible à la fin de l’article

J’ai pu me déplacer sur les 8 ateliers auxquels étaient conviés les participants issus du monde associatif, des dirigeants, des bénévoles, des salariés, de toutes disciplines, au niveau local, départemental et régional mais aussi des représentants des collectivités territoriales. Voici ce que j’en retiens.

4 thématiques, 2 ateliers par thème :

  • Gouvernance : quelle gouvernance pour favoriser l’engagement associatif sportif ?
  • Engagement des jeunes : comment favoriser l’engagement des jeunes dans le club sportif de demain ?
  • Valorisation des bénévoles dirigeants : comment valoriser les bénévoles dirigeants ?
  • Relations dans les ressources humaines associatives : comment optimiser la relation bénévoles salariés dans la gestion et de développement des associations sportives ?

L’engagement associatif : la croyance dans la capacité de l’association sportive à peser sur la vie des Français.

C’est la clé de l’engagement associatif et de l’engagement des bénévoles (certains parlent de volontaires mais ce n’est pas tout à fait pareil en France en tout cas*), la croyance dans le projet associatif.

  • Pour les bénévoles qui s’engagent c’est cette volonté de servir l’intérêt général, de donner de son temps pour tisser du lien social, pour permettre à chacun de pratiquer une activité physique et sportive tout au long de la vie.
  • Pour les bénéficiaires ceux qui s’engagent comme citoyen dans l’association sportive c’est cette conviction que « le sport c’est mieux en club ».

Le projet associatif est un thème qui revient souvent dans les échanges. Sans doute sous estimé c’est pourtant lui, le projet associatif qui fera qu’au final les bénéficiaires mais aussi les bénévoles continueront ou pas de s’engager, que le club sportif continuera d’exister.

Donc la clé de la réussite de l’engagement associatif c’est d’abord porter une vision sur la place de l’association, c’est croire dans cette capacité qu’ont les associations sportives à peser sur la vie des Français, c’est ce qui fonde l’engagement de chacun, « le reste n’est qu’accessoire » oserais je dire.

Simplifier la vie des associations : une priorité absolue pour continuer à avoir des dirigeants bénévoles qui s’engagent.

Simplifier la vie des associations c’est lever les contraintes et adapter l’organisation à chaque association, à chaque projet associatif. Les débats l’ont clairement mis en évidence. Il n’y a pas de modèle type Président, bureau, conseil d’administration, assemblée générale, « chaque association doit trouver son organisation », « directoire avec définition des missions de chacun », « une organisation par mission et non par fonction ». Cela vaut aussi pour les comités départementaux et les ligues. « Pourquoi maintenir des comités départementaux s’ils n’apportent pas de plus-value ? Voir l’exemple de la ligue de handball de Bretagne.

« Pourquoi copier la structuration du mouvement sportif sur celle de l’administration française ? ». « Ce qui fonctionne ce sont des organisations simples où le processus de décision est clair»

Les propositions fusent :

  • « Définition des instances décisionnelles »
  • « Régularité des réunions »
  • « Définition des missions de chacun »,
  • « consultation en ligne »
  • « désignation de référents »
  • « fiche de poste pour les dirigeants », et pour les salariés quand c’est le cas
  • « Pas d’organisation pyramidale on n’est pas une fédération »
  • « La trouille d’un bénévole c’est de penser qu’il pourrait trop s’engager,donc fixons aux bénévoles des missions limitées dans le temps »

Un élément essentiel à prendre en compte, la présence ou pas de salariés dans l’association. La formalisation des relations entre dirigeants et salariés et la clarification des missions de chacun dans la prise de décision est essentielle.

Quant aux contraintes la multiplicité des interlocuteurs, des procédures, complexifie la vie des dirigeants bénévoles. Course au dossier pour toucher des subventions, réponses aux missions d’intérêt général des différents partenaires, …

Les symptômes sont connus, le remède : de la lisibilité, un guichet unique vieux serpent de mer qui pourrait selon les annonces faites par la ministre des sports et des JOP connaitre son épilogue. « L’amélioration de la gestion quotidienne de l’association par un choc de simplification  » est inscrite dans la feuille de route du ministère.

Valorisation et reconnaissance du bénévolat : la cerise sur le gateau

Certes le sujet est important mais si l’avenir du bénévolat était uniquement conditionné, à un statut, à des dispositifs de valorisation, à des validations de compétences, à des avantages fiscaux, ça fait longtemps qu’il n’y aurait plus de bénévoles …

Les débats ont permis de lister les différents dispositifs : validation de compétences, compte formation, dispositions fiscales, tutorat, mécénat de compétences, compte retraite, indemnisation, plans de formation…

Quant à l’engagement des jeunes (2 représentants de l’ANESTAPS ont participé aux débats), une mutitude de propositions ont été faites : licence passerelles, indemnités, certificat de compétences, attestations d’engagement, …

Là encore la ministre a annoncé vouloir mettre en place des dispositions visant à reconnaitre et valoriser les compétences des bénévoles sportifs et à promouvoir l’engagement, des jeunes et des femmes en particulier, au sein des instances dirigeantes sportives

Je crois fondamentalement que c’est prendre le problème à l’envers que d’aborder le sujet du bénévolat par le statut, les avantages fiscaux ou autre VAE c’est certes important mais ce n’est pas ce qui poussera les bénévoles à s’engager. Le symptôme c’est le désengagement associatif et celui des bénévoles, le problème c’est la place accordée à l’association dans la société. S’attaquer aux symptomes en donnant des remèdes aux bénévoles ne règlera pas le problème de fond.

*Bénévoles ou volontaires

  • Selon le Conseil Économique, Social et Environnemental, est bénévole toute personne qui s’engage librement pour mener une action non rémunérée en direction d’autrui, en dehors de son temps professionnel et familial.
  • Dans la plupart des pays, le bénévole s’appelle volunteer (en Grande-Bretagne), voluntario (en Espagne) ou volontario (en Italie) ou … volontaire (en Belgique). D’où certaines confusions en France où le statut de bénévole est différent de celui de volontaire. Car même s’il n’existe pas de définition juridique du volontariat, il se distingue en France du bénévolat par quelques traits : il suppose un engagement réciproque et formalisé à plein temps pour une durée définie, avec une mission précise ; le volontaire peut recevoir une rétribution. Les différentes formes de volontariat :le Service Volontaire Européen (SVE), le Service de Solidarité International (VSI), le Service Civique.

En savoir plus sur le site tousbenevoles.org

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