Lundi 5 juin, en préambule de sa visite de trois jours à Paris, pour faire le point sur la préparation des Jeux olympiques (JO) de 2024, Pierre-Olivier Beckers, le président de la commission de coordination des JO au sein du Comité international olympique (CIO), a déclaré qu’« il y a encore beaucoup de pain sur la planche », en particulier sur le plan budgétaire. « On sait que l’on vit dans un monde difficile, un monde d’inflation, un monde où les partenariats commerciaux sont aussi plus difficiles à trouver », a-t-il notamment déclaré.
Cette difficulté à conclure des partenariats, il n’est le seul à l’avoir relevée. Dans un rapport qu’elle doit remettre au Parlement, la Cour des comptes évoque également ce point : si elle considère que le montant des recettes attendues par le Comité d’organisation des Jeux demeure soumis à des « incertitudes substantielles », c’est parce qu’elle a un doute sur les nouvelles signatures de partenariat.
« 337,2 millions d’euros restent à sécuriser » en ce qui concerne les contrats attendus par Paris 2024 avec des partenaires nationaux, relèvent les magistrats financiers. Ces partenariats doivent procurer 1,22 milliard d’euros de recettes, sur un budget total du Cojop de 4,38 milliards. Les prévisions de revenus issus de ces contrats ont été revues à la hausse à la fin de 2002 (+ 127 millions d’euros), dans le cadre d’une révision budgétaire pour préserver l’équilibre global des comptes de Paris 2024.
140 millions d’euros attendus avec LVMH
Sécuriser ces 337,2 millions d’euros impose de « conclure impérativement » le contrat en cours de discussion avec le groupe de luxe LVMH, « annoncé à hauteur de 140 millions d’euros, mais toujours pas signé », rappelle la Cour des comptes. Qui insiste tout autant sur la nécessité d’atteindre « l’objectif, soutenu par l’Etat, de 100 millions d’euros de partenariats complémentaires » avec de grandes entreprises nationales.
Le Cojop assure toutefois qu’en « l’état des négociations en cours », dont celles avec LVMH, « les ressources probables supplémentaires » qui auraient été préemptées se situeraient « à 270 millions d’euros », rapportent les magistrats financiers. Ce qui laisserait « un écart de 67 millions d’euros à combler ».
La Cour des comptes s’inquiète, par ailleurs, de l’utilisation d’un éventuel surcroît de recettes, qui proviendrait de la billetterie ou de la vente de produits dérivés : « A supposer qu’il puisse compenser une moindre réalisation des revenus de partenariat ou autres revenus finaux », ceux-ci devraient « être affectés à la réserve pour aléas et ne couvrir que des dépassements justifiés de dépenses déjà prévues »
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